POLLUTION DE L’AIR ET NOUVEAUX PROJETS ROUTIERS DES SAVOIE : la Chambre d'agriculture ne prend pas position
Déjà déposée lors de la session CASMB de novembre 2016, notre motion n'avait alors pas été débattue, juste « retirée » du débat, de façon unilatérale, sur décision du Président la CASMB, Patrice Jacquin. Ne pouvant accepter ce déni de démocratie, nous avons redéposé notre motion en février. Nous demandions ainsi clairement à l'ensemble de la profession agricole qu'elle se positionne, dans l'intérêt collectif, pour obtenir :
La réalisation d'une étude à l'échelle locale sur la pollution de l'air des vallées alpines et son impact sur l'activité agricole
L'instauration d'un moratoire sur tout nouveau projet routier, à défaut d'une réaffectation significative des moyens publics vers le développement d'alternatives au transport routier.
Cette fois encore, notre motion n'a pas été débattue mais « récupérée » pour en faire une délibération estampillée CASMB. Dans celle-ci : exit la demande de moratoire sur les projets routiers, la majorité prend simplement une position consensuelle sur « l'image de nos produits et de la qualité de l'air dans les vallées alpines ».
La Confédération paysanne regrette l'adoption d'une délibération molle, dépourvue d'engagements concrets pour l'avenir de l'agriculture des Savoie. Nous sommes toujours dans l'attente d'explications approfondies sur les raisons qui ont poussées la Chambre d'agriculture Savoie Mont-Blanc à rejeter notre demande de moratoire.
Pour un moratoire sur la mauvaise foi !?
Vous vous souvenez sûrement de l'épisode de « déni de démocratie » lors de la session de novembre dernier : la motion proposée par la Conf' n'avait pas été débattue, juste retirée du débat sur décision de « notre » président Patrice Jacquin…
Pour un moratoire sur les nouveaux projets routiers - Acte II
Nous ne pouvions accepter cette façon de procéder et avons choisi de redéposer notre motion. Nous demandions ainsi clairement à l'ensemble de la profession agricole qu'elle se positionne, dans l'intérêt collectif, pour obtenir :
La réalisation d'une étude à l'échelle locale sur la pollution de l'air des vallées alpines et son impact sur l'activité agricole
L'instauration d'un moratoire sur tout nouveau projet routier, à défaut d'une réaffectation significative des moyens publics vers le développement d'alternatives au transport routier.
Comme à l'accoutumée, la motion proposée par la Conf' a été lue en toute fin de séance, à l'heure où les estomacs creux et la lassitude de fin de réunion l'emporte sur une discussion constructive. C'est Paul Ducruet, paysan élu à la CASMB depuis 2013, qui a lu notre motion devant cette assemblée qui s'éclaircissait à vue d'œil. Commentaire du Président : « Paul, tu as complètement raison ». Des aveux mêmes du Président, notre motion était donc bien vue !
L'art de la mauvaise foi institutionnelle
C'était sans compter le phénomène de récupération politique, qui permet à la chambre d'agriculture de s'attribuer tous les mérites des réflexions collectives. Ainsi, le Président rajoute : « Tuas raison, c'est pour cela que nous avons préparé une autre délibération à ce sujet ». Dans celle-ci : exit la demande de moratoire sur les projets routiers, ils proposent simplement une prise de position consensuelle sur « l'image de nos produits et de la qualité de l'air dans les vallées alpines ». Sur ce, le Président appelle au vote. Catherine Gehin, paysanne de la Conf' élue en 2013, a dû se lever et insister pour que notre motion soit également soumise au vote. Résultat (dont on ne connaît pas avec précision le nombre de votant):
Motion portée par la Conf' : un certain nombre d'abstention, 5 voix pour et une majorité de voix contre. Rejetée.
Motion portée par le bureau de la CASMB : adoptée par la majorité des votants présents.
Pour Denis Fortin, paysan élu qui était aussi de la partie : « Quoi qu'on propose, ils votent contre. La moindre des choses aurait été de nous présenter leur délibération avant la tenue de la session… Cette façon de procéder, c'est tout à fait partial et ça révèle vraiment une volonté de nous marginaliser, il n'y a pas d'autre explication. »
Si la forme est contestable, il apparaît tout de même que nous partageons le même constat, et nous nous en félicitons. Par contre, la Confédération paysanne regrette l'adoption d'une délibération molle, dépourvue d'engagements concrets pour l'avenir de l'agriculture des Savoie.
Nous sommes toujours dans l'attente d'explications approfondies sur les raisons qui ont poussé la Chambre d'agriculture Savoie Mont-Blanc à rejeter notre demande de moratoire.
En téléchargement :
Retrouvez ici le récit par nos élus de cette "grande messe" agricole